Contes et légendes
Les légendes berrichonnes font partie intégrante de notre culture locale. Fées, sorciers, ainsi qu’une multitude de personnages mystérieux sont intégrés au paysage berrichon.
©Gravure par Maurice Sand Contés par George Sand
Méfiez-vous des “Pierres-sottes” ou “Pierre caillasses” qui parcourent la Creuse, on les prend pour de simples rochers alors qu’elles peuvent vous broyer sans prévenir ! Cette rivière qui traverse la Vallée peut réserver bien d’autres rencontres , d’ailleurs, George Sand nous prévient : «Sur la Creuse, aux limites du Berry, on retrouve Gargantua enjambant le vaste et magnifique ravin où la rivière s’engouffre, entre le clocher du Pin et celui de Ceaulmont, planté sur les bords escarpés de l’abîme». C’est dans ce Berry même que George Sand fixa les scènes pittoresques de l’œuvre de «La Mare Au Diable». Vous pouvez découvrir ces personnages légendaires, et bien d’autres, dans le livre que George Sand a écrit à partir de récits fantastiques recueillis dans la campagne berrichonne par son fils Maurice, “Légendes rustiques”. Quelques gravures sont à découvrir dans la galerie ci-dessous.
Attention encore, la nuit, dans les bois, quand il y a du vent, vous n’aurez pas de peine à entendre le casseux d’bois qui fait craquer les branches, et vous pourrez apercevoir la grand’bête dans les champs les soirs de brouillard, un être hybride mi-vache mi levrette et gare aux flambettes, ces lumières bleuâtres qui s’animent à la surface de la rivière dès que le vent souffle, elles vous hypnotisent et vous emmène au fond de l’eau!
Créature mythique issue du folklore, qui hante les campagnes berrichonnes depuis la nuit des temps. Dans le Berry, on dit qu’il rôde autour des maisons Il rentre même parfois à l’intérieur, mais on n’arrive jamais à le capturer pour le tuer, même en organisant de vastes battues dans toute la région. Il est très malin et rapide. Il n’attaque pas et il est plutôt peureux . On dit que le danger vient de son souffle ou de son influence maline, pouvant faire périr les animaux autour desquels il rôdait.
George SandDans les nuits brumeuses, il frappe à coups redoublés sur les arbres, et les gardes forestiers, convaincus qu’ils ont affaire à d’audacieux voleurs de bois, courent au bruit et aperçoivent quelquefois le pâle éclair de sa puissante cognée. Mais, chose étrange, ces grands arbres que l’on entendait crier sous ses coups et qu’un s’attendait à trouver profondément entaillés, n’en portaient pas la moindre trace. Le casseu’ ou le coupeu’ ou le batteu’, car le fantôme porte tous ces noms, est quelquefois le génie protecteur de la forêt qu’il a prise en affection. Il faut se garder de toucher aux arbres sur lesquels il a frappé pour avertir de sa prédilection.
Et les sorcières ?
Dans ce coeur de France, la province berrichonne fut longtemps considérée comme une terre de sorcières. Autant de légendes obscures, inspirées par cette campagne mystérieuse, ses forêts brumeuses et ses chemins indriens. Comme on les appelle dans le Berry, ces “birettes” sont devenues avec le temps un véritable patrimoine culturel et folklore régional.
Au Moyen Âge, cette région était réputée pour ses guérisseuses, comme la célèbre “sorcière de La Châtre”, qui utilisait des plantes médicinales pour soigner les maux du quotidien. Les procès de sorcellerie, notamment au XVIIe siècle, ont frappé des femmes accusées de maléfices, comme à Bourges, où des histoires de pactes avec le diable ont alimenté la peur populaire. Parmi les légendes, celle de la “sorcière de Chassignolles” évoque une femme capable de communiquer avec les esprits de la nature, protégeant les villageois des mauvais sorts. Aujourd’hui, ces récits se mêlent aux traditions vivantes du Berry. Il n’est pas rare que les berrichons aillent voir leur “rebouteux” ou une personne qui sait “barrer” le mal (brûlures, piqûres, problèmes de peau…)
©G. Bernard Les sorcières du Berry sont toujours bien présentes dans le Berry et sont célébrées tous les ans à Bonnu (commune de Cuzion) lors d’une grande journée festive, le dimanche qui commence les vacances de la Toussaint. À Bonnu, un petit musée leur est même consacré : La maison de la sorcière. Vous pourrez y découvrir des scènes inspirées des croyances, peurs et légendes du Berry et d’ailleurs.
Régulièrement des visites “légendes rustiques” sont organisées par l’office de tourisme. Des jeux de piste sur le même thème sont proposés durant les vacances de la Toussaint.